Tuesday, February 14, 2006

Riga-Vanves

Retour à Vanves après une semaine pleine de rebondissement. L’impression d’une durée intemporelle, d’un espace anonyme, un monde parallèle. Dès demain la routine devra prendre le dessus, le programme de travail des vacances à respecter, les révisions à respecter, un emploi du temps organisé, chronométré…
Ces quelques jours ont été d’une rare intensité. Le premier jour plaque le décor et le fond du voyage. Départ 5h du mat, retardé à cause d’une grève… Quelle déception, si près du but !, nous étions déjà dans le terminal, quoi il nous faudrait rentrer bredouille après s’être tellement réjoui de ce voyage ? non c’était véritablement pas possible, laisser à Carmignani ce regard et ce sourire de jouissance m’était insupportable tout comme cette déception de ne pas dépasser le hall de paris orly. Après une journée d’attente dans l’aéroport nous réussissons enfin à embarquer… Un grand merci à cette dame sans qui rien aurait été possible. Dans notre infortune nous avons toujours rencontré les bonnes personne : the right person, at the right time… Dortmund-berlin, rencontre de l’homme idéal et un décès… Ce début de voyage tourne à l’équipée surréaliste. Nous avons embarqué dans un monde où tout semble être possible. Nous avons de la chance car à 23h59 nous pénétrons dans le hall du youth hostel… Il était vraiment temps.
L’ambiance est sympathique . Une entente cordiale. Je me découvre une profonde amitié pour Jeanne. On se comprend à demi mot. Ca fait bien plaisir.
Riga est très intéressante. J’adore le quartier de la vieille ville, pavée, aux maisons multicolores, bancales qui respirent le poids du temps et de l’histoire… J’erre dans ces ruelles, je regarde avec des grands yeux écarquillés cette langue barbare dont j’ai envie de m’imprégner. J’ai envie de déchiffrer ce langage. Je m’emplis de ces sonorités, j’adore ce bain de mots… Je retiens quelques rudiments… Mais pas de passion comme pour le croate...
Cette neige, cette sensation étrange de marcher sur un fleuve ou une mer gelée... Cette beauté à la Friedrich. Ce désert de blanc, moltonné s'étendant à perte de vue... Cette sensation enivrante de n'être nulle part, de se suffire, une sorte d'ataraxie. Cette couleur cotonneuse qui nous emplit peu à peu d'une douceur fraîche et douce... Ces nuances de couleurs indescriptibles, cette écume glacée sur le vif, ce relief subtil... Véritablement onirique. L'envie de s'asseoir, de s'emplir à n'en plus pouvoir de ce paysage... Puis on se retourne et une part de nous reste hagard, errant au gré d'un vent foid... Petit lutin à l'oeil triste. Ces images resteront longtemps gravées dans ma mémoire...
Je papillonne, comme toujours dans ce genre de voyage mes sens sont exacerbés. Cette envie permanente de toucher, de caresser.
Puis un soir cette envie opportune, rien de vraiment délibéré, de pensé, mais simplement cette envie maintenant. Caresser et être caressée. Sentir une odeur masculine, cette respiration forte. Désir qui redouble avec la nécessité de faire le moins de bruit possible. Ces étreintes difficilement contenues. Une nuit agréable malgré notre position vraiment peu stratégique. Enfin bon ce qui devait arriver un jour ou l’autre s’est réalisé ce soir là.
Relation nouvelle, et une distanciation intéressante. N’avoir que le meilleur côté, ne pas s’enfermer. Découvrir quelqu’un qui reste un mystère.
Les mots m’étonnent, le pommelé de ce baiser. Une expérience vraiment intéressante. Déjà je sens son regard désapprobateur. Prenant ?
Ces zones érogènes encore inconnues me laissent cependant quelques marques endolories ou du moins concrètes de ces ébats. Cette odeur familière et cette auréole de sueur… Cette fraîcheur humide… Ah que du bonheur… Pourtant je reste étonnée de ce qui se passe. Ces baisers goulus, avides... On ne s’en lasse pas. Mais je ne sais qu’en penser.

Labels:

délibération du jury

A noter dans le carnet: une promesse qu'on se fait à soi même est plus difficile à tenir qu'une autre...
C’est muni de cette remarque que je vais commencer la retranscription de la cérémonie où Clémentine fut obligée malgré elle, mais pour elle et par elle de lier son comportement des deux mois à venir à sa parole…
L’assemblée ici présente, qui tient séance tenante un huis clos furtif a condamné l’infortunée demoiselle à décider elle-même de sa peine, après avoir accepté son jugement.
En effet elle a été surprise dans un moment de faiblesse et d’un manque de volonté latent durant les nuits du 29 et 30 août 2005.
Ainsi après une légère réflexion la jeune femme, délibérant avec elle-même finit par proposer la sentence qui suit :
Je déclare, Clémentine, qu’à partir de ce jour de la validation de ma sentence par l’assemblée, il m’est expressément et formellement interdit de succomber à toute faiblesse venant de ma part qui pourrait laisser échapper et ce par n’importe quel moyen de communication tout type de message autre que purement amical à la personne de M..., au 06 .. .. .. .. ou à d.......@hotmail.com et ce jusqu’au 30 septembre 2005.
Sont donc refusées, les tentatives de message comprenant les mots dear et bello, désir, envie, manque, plaisir. Voir la liste exhaustive un peu plus bas (♠). L’usage des points de suspension ne doit pas concourir à laisser quelque signe de désir, d’envie, de nostalgie et de souvenirs communs. L’utilisation de la langue anglaise est fortement déconseillée car largement connoté. Enfin les termes tels je t’embrasse et toutes les déclinaisons possibles à partir de celui ci sont à user avec une parcimonie rigoureuse. Le ton doit ainsi rester neutre et sans double sens.
Le but poursuivi de cette sentence est de :
• 1 : tester sa capacité à dominer sa faiblesse
• 2 : avoir au terme de cette période un aperçu plus sain et impartial de la situation
• 3 : pouvoir prendre une seconde décision sur la suite à donner à cette même relation




signature de l’accusée signature du jury
précédant la mention lu et approuvé











♠ : les termes corps, odeur, cheveux, peau et autres adj servant à caractériser ces termes sont de même interdits

Labels:

Scène de nuit…

La sensation de ces mains, un peu moites ou du moins qui irradient de chaleur, cette chaleur soudaine en nous, qui monte, incommensurable, qui s’écoule dans nos veines et qui s’échappe par tous les pores de notre corps, formant autour de la silhouette, un halo de brume enchanté, chargé de sens et d’onde, empli de couleurs et d’odeurs.
Une odeur piquante, épicée et fleurie, cette odeur presque palpable qui nous attire et excite.
L’envie monte, bruissante et éphémère, instantanée.
Tous nos sens en alerte, réagissant au moindre bruit, au moindre mouvement, les yeux fermés, les images fantasmagoriques, noires de couleurs assaillent notre esprit. Monde divin des Idées et des sensations.
Ces doigts agiles et furtifs qui laissent sur notre peau des marques brûlantes de ce feu de désir. Ce corps qui se meut à nos côtés dans une danse magique incompréhensible, langage barbare aux inflexions étrangères, et qui dans un habile mouvement assaille nos réflexes stratégiques d’impulsion d’envie.
Frissons de plaisir, en parcourant notre corps, ses doigts découvrent notre sexe, le caressant, l’humectant, poussant jusqu’à l’exploration intérieure, le corps tressaute, mais l’autre main le tient, petite pression ferme, la bouche s’ouvre, la langue sort, l’humidité de sa langue contraste avec la chaleur de votre sexe, de cette main qui joue avec.
Petits va et vient, les jambes s’entrecroisent, s’enlacent et les pieds se caressent. Nos doigts descendent jusqu’à nos propres sexes, sentant cette moiteur, raideur souple et sanguine, l’extrémité est mouillée et lisse, la bouche s’approche, la respiration chaude ne fait qu’accentuer le désir, ses mains touchent votre tête.
Petits va et vient, le corps oscille de tremblements et suit ses courbes régulières qui l’agitent.
Les mains remontent petit à petit, suivies de toute notre silhouette calquée sur la sienne. Les lèvres se sucent, s’embrassent et se lèchent, combat de dents et de palais, bulles de salive.
Vos fesses encerclées de doigts, une poigne d’audace. On suit les instructions qu’elles laissent entendre par la respiration, l’agitation et les sons.
Onde de plaisir, et c’est la pénétration de ce sexe de désir.
Petits va et vient, chœur de respiration agitée en une osmose, les deux corps, dessinés et s’emboîtant à la perfection.
Elle monte, apparaît, puissante et soudaine, puis c’est l’éclat, le jaillissement de plaisir intense. Après ces quelques derniers sursauts, la jouissance, l’orgasme.
Puis c’est la retombée lente et progressive, les corps s’affaiblissent et retombent, séparation douce…
Expirations, le vent balaye la chambre et nos silhouettes humides, notre sueur se transformant en humide moiteur, auréole de fraîcheur et de plaisir, le corps imprégné. Les sens se relâchent et les yeux se rouvrent.
Le plaisir enfin laisse place à une délicate ataraxie…
Bonheur…