Thursday, October 09, 2008

Pluie sur Paris

Le ciel est gris violet, les nuages obscurcissent le ciel d’habitude si limpide de chaleur. Un trou laisse à peine passer une nuance de bleu pâle et le vent qui souffle, qui souffle cette chaleur, ce vent qui ne nous rafraîchit pas mais qui nous pousse dans le dos, qui fait tourbillonner les feuilles et les papiers divers qui traînent en volutes dans une danse toujours plus virevoltante. Les volets claquent, des portes et des fenêtres se ferment d’un bruit sec. La cime des arbres tangue et le feuillage bruisse. L’atmosphère de Paris est inhabituelle, un silence, une obscurité surchargée d’électricité, d’expectative, d’excitation voire un peu d’anxiété. Ca y est le premier éclair vient de s’allumer et le grondement est lointain.
Je roule dans Paris, je pédale lentement, pour mieux pouvoir profiter de cette ville magique. Cette odeur de chaleur, d’histoire, de vie… Ces couleurs multiples et multiformes, ces spots publicitaires qui défilent, ces feux rouge et vert qui réglementent cette vie, clignotements oranges des voitures, lampadaires qui me surveillent par au dessus. Je longe la rue Vercingétorix, une de mes préférées, cette longue rue bordée d’espaces verts et de terrains de sport variés. Le terrain de pétanque, le terrain de basket, le jardin d’enfants, ces bancs, entourés de plantes enchanteresses, ces recoins cachés qui se laissent entrevoir par la vitre du train qui nous ramène de Nantes. Ce passage en hauteur qui semble n’être connu que des initiés. Ces gens qui jouent tard le soir qu’ils soient petits, jeunes ou vieux. Tous là à profiter de l’air chaud mais enfin déchargé du soleil. Autre coup de tonnerre, encore plus lumineux, le son se fait plus proche et plus rapide… Le vent est beaucoup plus frais, l’odeur est maintenant chargée de pluie… Les gouttes devraient tomber bientôt, que dis-je elles tombent à l’instant, ces grottes gouttes qui tombent drues et droites, imperturbables. Dans peu de temps remontera du sol l’odeur du goudron humide. Cette odeur familière qui me rappelle Besançon, le son ne cesse de se rapprocher, il semble être dans la rue voisine, peut être devrais-je arrêter d’écrire et éteindre l’ordinateur. On entend en bas, le bruit des voitures roulant sur une chaussée mouillée, chassant l’eau… là j’ai presque peur, le tonnerre est vraiment proche, violent, abrupt, assourdissant… vent, agitation fébrile, pluie… ombre mouvante des arbres sur le mur blanc derrière ce rideau de gouttes miroitantes.

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