Saturday, October 11, 2008

Plénitude

J’aime ces jours où flânant au gré de mes envies, je me sens pleinement prendre possession de ma vie. J’aime travailler, sur mon bureau, puis dans mon lit… La fenêtre ouverte, j’entends la musique planer d’un jardin à l’autre. Le soleil réchauffe ma chambre d’un air frais alors que les heures qui découlent sont reposantes. Ces heures de douce solitude, à vaquer à mes désirs, et écouter en boucle les chansons du moment.
Sachant pertinemment que je vais arriver en retard, je m’accorde néanmoins le temps de prendre cette longue douche chaude et quelques petits soins qui signifient en eux-mêmes, disponibilité et sérénité.
D’un pas léger, je descends les escaliers grinçants et claque la porte d’un son assourdi. Le soleil chaud d’octobre dépose sur ma peau à nue une agréable sensation. Le bus ne se fait pas attendre. Dans ces moments, j’aime quand la musique qui coule dans mes oreilles me semble former une barrière sonore qui m’éloigne des bruits habituels mais me laisse entière possession de la vie ambiante. J’adore vivre, et suivre, cette bande visuelle muette. Un sourire flotte et peine à s’évanouir. Je souris de ces maisons qui défilent doucement, de ces gens qui montent tranquillement dans le bus et de ces noms de rue qui me sont désormais familiers. La musique imprime à ce film un rythme vif et apaisant qui me donne envie de sourire à cette petite dame ou à ce couple. Alors que j’attends le métro, la musique me berce de son tempo. Je me sens – si bien.
Je suis maintenant sur Spadina, quelques stations pour rejoindre Jenny et Jasmine. Puis encore quelques pas à fournir avant de les apercevoir, enfin, en contrebas de la Scotia Bank. J’aime cette journée et cette ambiance toujours particulière des fêtes nationales à venir. Droite droite puis nous voilà dans un monde coloré et vintage. Je contemple avec des yeux avides, les deux modèles de voiture rose et vert pomme qui trônent à l’aise dans cette ruelle quasi piétonne bordée de magasins débordant de fripes toutes plus colorées les unes que les autres. Ici l’odeur du vieux vêtement, dans celle là le patchouli d’un encens qui se consume et dans cet autre encore ce doux parfum féminin.
Des chapeaux, des rires, des bas, le temps défile alors que nous parcourons ces rues étroites. Ambiance déconnectée et sereine. Des groupes jouent du jazz à même la rue et on s’arrête le temps d’une chanson. J’adore cette atmosphère où l’on ressent cet étonnant sentiment de calme et de joie profonde. J’aimerai m’en emplir à n’en plus finir et mes pauvres « I love this place » ne sont qu’un pale reflet de ce qui m’inonde intérieurement. J’aimerai graver ce moment ou courant d’un côté et de l’autre, nous rigolons des lunettes Dolce Gabana et du Chocolat Addict.
Ces moments de pur plaisir. Etre là avec ces gens, me sentir vivre au creux de cette ville pleine de vie et entre le bourdonnement des gens que je croise. J’aime cette liberté du trottoir ou du street car, cette ouverture à l’inconnu et à la chance qui passe.

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