Thursday, October 18, 2007

Rencontre…



Une rencontre sans crier gare et qui ne payait pas de mine. Une invitation purement politique, j’y allais même à rebours. Une grappe de raisins en main, l’air bougon, je me mets toutefois en route, direction la gare. Ce chemin déjà tant arpenté… Devais-je y voir un signe.
Je marche, le pas alerte, plus j’approche plus le doute s’installe. L’adresse indiquée est-elle bien la bonne ? Je tape le code, la porte s’ouvre. Définitivement c’est bien là… Caramba, je bougonne, ce que je déteste aller chez quelqu’un sans connaître…
J’emprunte cet ascenseur absolument étroit et je pointe le 6. Finalement, je tombe sur la porte blanche d’en face.
Quelques instants d’hésitations, puis prenant tout mon courage, j’enfonce mon doigt sur la sonnette.
Ca y est, j’y vais. Où, je ne sais pas encore, mais j’y vais.
Il m’ouvre… Petit couloir biscornu puis on tombe sur un salon carré. Rouge et chaleureux, masculin et simple.
Je cherche et ne trouve que lui et moi. Cette rencontre prend une allure différente mais qui n’est pas pour me déplaire.
Café ? Un oui, synonyme d’ouverture et d’inconnu. Discussion maladroite qui s’entame, la voix s’échauffe et prend peu à peu confiance.
Deux grandes tasses et il s’assoit. Terrain d’entente. Langues… voyages… Il commence à me plaire… On commence à perdre le but de cette entrevue… Alors.
PS… La discussion commence.
Je prends un peu plus la peine de le regarder. J’aime sa voix chaude. Je vois ses yeux. Déjà, cette réflexion est assez inhabituelle pour qu’elle porte en elle une charge de positivité incroyable… Je m’emplis de son discours, je cours et m’emmêle dans cette rue bordée de logiques vertes et de socialisme.
J’aime son discours, son langage et sa façon de s’exprimer. Je connais actuellement un plaisir intense. J’ai l’impression d’avoir un ébats intellectuel qui me procure une satisfaction nouvelle.
Il m’arrive de me perdre dans son regard, le son de sa voix et le contenu de son discours s’éloigne peu à peu alors que je plonge dans le vert de ses yeux… Je me prends à sourire de situations fictives.
J’acquiesce. De passive, je prends progressivement confiance et mes phrases s’allongent. Ces oui me confortent.
Il fait froid, je tremble et frissonne mais je ne dirai mot…
C’est un oui direct, ne serait- ce que pour le revoir et l’écouter parler.
L’entrevue touche à sa fin, moi qui me plaignait de venir, voilà que je ne veux plus partir. Sans mot dire, il prend ses clés et sa carte navigo puis met son écharpe. Sans un mot, c’est dit. Nous sommes sur le départ.
Même rituel de l’ascenseur étroit. Le froid fouette les joues et on remonte la rue d’un pas alerte. Il va à l’inconnu et je crois que j’aimerai le retenir. Surtout le revoir. Et le découvrir.

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