Sunday, March 02, 2003

Aimer, ne pas aimer...

C’est là toute la question. Pourquoi ne pas laisser mon cœur bondir à sa vue ? Le laisser se consumer de la fureur de mes feux. Aimer… L’aimer… En rêver, ne vivre que pour lui. Se laisser aller, ne plus réfléchir, s’abandonner, se faire plaisir. Ne penser qu’à soi. Moi… Moi…
Et lui… Lui, ces trois lettres. Ce mot si court qui en dit si long.. Facile, non trop facile. C’est vouloir ne plus être maître, lui donner une partie de soi comme un gage pour un bonheur peut-être illusoire. Est-ce vraiment facile? N’est-ce pas au contraire si difficile. Aimer… Se dévoiler… Ah! Que d’incertitudes! Il faut choisir. Regret éternel, cela doit-il être le prix à payer si mon ardeur ne s’éteint pas, si je n’accepte pas. Devoir supporter, les voir profiter de ce qui peut être à moi !! Je t’aime… Est-ce une formule magique, permet-elle d’accéder à mes vœux, suffit-elle à combler mes désirs ? Un mot de passe, une volonté de rationaliser ce sentiment, si confus, si abstrait. Vouloir l’astreindre et le contenir dans ces trois mots poétiques. C’est vouloir déjà le maîtriser, peur instinctive d’être dépassée, dominée, envahie. Aimer… Dormir… Ne revient-il pas au même ? Vivre dans un songe, savoir aussi le retour tumultueux, cette sensation de quitter un monde idéal pour retourner dans un autre, brutal, abstrait ; si imparfait… Ca fait mal, mal d’être là et de connaître cette extase, ne pas l’avoir, y penser tout le temps… Aimer… Mal, si mal… Toujours trois, trois lettres : l’autre facette, le retour à notre gage. Pourquoi alors ne pas aimer. Eviter tous ces troubles, ces chavirements, ces orages douloureux. Un remède? Ne pas aimer, ne pas avoir ml, mais ne pas connaître l’amour. Vivre sur cette Terre et ne pas goûter à notre mets le plus exquis… Ne pas savoir la sensation, l’effet de son odeur, de ses mains et ses lettres, vivre sans connaître le bonheur d’écouter les battements rapides de ce coeur, si rapide! La vie est si rapide… Chronos s’avance et je vois mes fruits tombés un à un… Aimer, ne pas aimer…
Oui c’est bien là toute la question, le sens profond de la vie, de sa vie, du monde. J’erre, j’attend mon heure et me délecte de cette incertitude, tribut naturel de l’humain et le legs de la chair. Je choisis d’aimer, et la possibilité de voir mon cœur se briser comme un éclat de rire…

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