Thursday, October 09, 2008

Week end champêtre

Le début de journée commence dans le temps habituel d’une vie orientée, agencée et organisée autour des études. Un temps réglé où le petit déjeuner se prend à 7h, où le déjeuner commence à midi, encadrant une matinée de travail. Mais dès la sonnerie de midi, ce samedi s’est peu à peu changé. Le billet en main, de retour de la gare de malakoff, le soleil qui brille sur le carrefour de l’insurrection et illumine le marché n’est plus un samedi ordinaire, il est déjà transfiguré, annonçant la promesse d’un week-end champêtre, déconnecté de la ville, de ces immeubles et de ces heures studieuses, rationnelles qui y coulent. Assise dans un compartiment de seconde classe, mon chapeau sur la tête, je me raccroche encore à cette vie de travail, à cette conception d’un temps que l’ont peut disons rentabiliser, ou du moins utiliser à bon escient. Et puis je suis emprunte d’hésitations, et si jamais ça ne se passait pas si bien ? Que ferais-je ? L’angoisse déjà, je n’ai pas amené beaucoup de travail… C vrai quoi me dis-je, on ne se connaît pas encore véritablement bien. Nos entrevues sont restreintes à des séjours nocturnes dont la principale activité n’a pas de parole. Et puis son dernier mail m’a laissé un goût de nostalgie qui me reste dans la tête… Quelques mots qui reviennent… Le temps s’effiloche au gré des kilomètres et j’avance dans l’inconnu.
Pourtant sur le quai de Bernay, il est là à m’attendre, les cheveux dans le vent. Mon approche me fait baisser la tête et sourire. Je le trouve beau dans son petit sweat bleu qui lui va bien. Petite ballade historique dans la ville médiévale qu’est Bernay, à la recherche d’une boulangerie fine. Nous écumons plusieurs traiteurs, dans une ville presque piétonne où l’air mélangé à ce soleil d’avril caresse mon visage.
Ce chalet, dont je me rappelais son côté cosy, et qui m’avait tellement plu quand j’étais venue, est bien toujours là, pas plus idéalisé, au contraire il est même encore mieux que dans mon souvenir. Cette indépendance totale, ces grandes fenêtres, ce lit deux places ouvert sur la nature…
Ah… Son odeur, son cou dont je ne peux que goûter parcimonieusement avec l’approche du dîner. Véritable protocole, ce repas me désarme, et je découvre un peu mieux ce personnage haut en couleur qu’est sa mère. Je pénètre son monde. Cette rencontre avec sa mère, qui plus est le jour de son anniversaire, a un goût d’officialisation qui n’était pas tellement en jeu jusque là. Officialisation et venue du nouveau couple. Toutes ces attentions pour rendre ces deux jours les plus agréables. Le détail du petit déjeuner au chalet et ce petit panier qui se remplit (petit panier est devenu lourd…). Au lait, aux petits pains au chocolat, s’ajoutent le sucre, les fruits, les petits gâteaux, le chocolat……..Et l’herbe bien sûr….
Comme un couple attentif, on range tout ça et enfin à 23h j’ai mon homme pour moi et pour de nombreuses heures à venir. Un lit qui laisse présager une nuit douce, fraîche et agréable… La couette aux couleurs roses douces et accueillantes, alliée à un dessus indien aux nuances chaudes, exotiques et excitantes qu’une musique indienne sublime en écho… La forêt découpe le ciel rose mauve étoilé… Et la chaleur humaine monte. Je sens sa peau douce, son corps lisse, sa bouche et sa langue. Ses cheveux fins à la base de sa nuque……… Ah c tellement bon…. Entre deux montées de désir, un joint…….. Et je t’embrasse, te découvre. J’adore entendre tes soupirs quand je glisse vers ton aisselle ou quand je t’embrasse l’oreille…….
J’adore cette ambiance feutrée de désir, de solitude et de sérénité… M’endormir dans ses bras, sentir la chaleur irradiante de son corps et son odeur… Et peut être aussi le plaisir de n’avoir aucun impératif le lendemain… Se laisser aller à ses envies, à tout moment….
Ce temps qui a changé de rythme, cette ballade aux creux des arbres...
Le retour est brutal, une douche et déjà la magie du week end s’enfuit, la valise à préparer pour l’Italie nous rappelle à l’ordre. Après un dernier joint, les mouvements du train me semblent brusques et grands. Ces allers retours entre les wagons et un morceau d’équilibre mon pain à la main. Finalement l’entre deux fera l’affaire pour le début, seuls à s’embrasser, nos corps élastiques, bercés par les secousses… Ce voyage aura été si court. Quand couché sur lui pour quelques dizaines de minutes, il nous faut déjà se lever. Dans ses bras, nous parlons, mais le ton de la conversation a évolué, il est beaucoup plus intimiste… Comme cet anniversaire… Quand je le regarde, il m’apparaît différent, il n’est plus ce même homme avec qui il s’est passé quelque chose un soir… Et à ma première définition de ce moment simple et morne « c’était bien », j’adore cette rectification, « non, c’était mieux que ça »… Et peut être surtout les quelques mots déposés au creux de mon oreille « c’était fantastique…. »

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