Tuesday, March 04, 2003

correspondance

Habituée au bitume si rassurant et si étouffant, me voilà projetée dans un monde où enfin je me sens vivre, en tant qu’immensité dans un néant où ce néant est immensité. Je suis perdue, mes sens sont troublés. Mon odorat n’est plus saturé par ces parfums artificiels et je peux maintenant sentir ce monde, mon monde à pleines narines. Je me laisse ainsi doucement porter par cet air enivrant et mes pieds d’eux-mêmes suivent les traces de pas dans le sable. Je perds la notion du temps et de l’espace, la mer est si proche et pourtant le clapotis de ses vagues résonnent à travers un écho si lointain. Elle est si belle la mer, brillant ici de mille feux scintillants, illuminée par le soleil couchant qui, avant de sortir de scène veut accomplir une dernière danse lumineuse avec la mer.
Où suis-je ? J’ai une furtive illusion de flotter mais la tiédeur du sable fin sur mes pieds me rappelle un instant à la réalité. J’ai peine à croire, la lune surveille la Terre de sa place en hauteur et semble complice du jeu qui se joue sur Terre. Regard circulaire, cette plénitude d’être seule, d’être en contact avec la Terre, avec ce sable si rassurant qui se glisse et me caresse les doigts de pied et avec le ciel cette vision presque surnaturelle. J’ai l’impression d’être l’interprète de ces deux mondes. Une quiétude, un bonheur, une harmonie me parvient de ce monde idéal, je suis l’interprète, mais je peine maintenant à traduire ce langage inconnu, cette mélodie ne peut être perçue par la Terre, je n’ai pas la clé, notre monde est si imparfait. Trop de pureté dans la correspondance des cieux. Vague de tristesse, tant de beauté perdue, qui s’égrène au fil du vent et qui essaye de se rattacher aux plantes, à la mer dans un dernier espoir. A travers les feuilles des arbres, j’entends Pan me rassurer. Encore une tentative vaine, mais intégralement assimilé dans tout mon être, mon âme et mon corps en sont tellement imbibés que j’ai l’impression qu’il s’écoule par chaque cellule et chaque pore et laisse son empreinte indélébile au sol. Des cheveux épars s’agitent librement, le jeu des nuages s’apaise. Je les contemple, tout me parle, je suis emplie d’une connaissance nouvelle. Un tic-tac régulier et incessant parvient à mes oreilles, je traverse maintenant un voile de brume. Et puis ces marques blanches interminables au sol… Surtout ne pas oublier de souhaiter l’anniversaire de Victor… Mon rêve est si agréable… Oh déjà 7h00 ! Il fait beau dehors, c’est l’anniversaire de Victor aujourd’hui. Etrange ce rêve, je ne me souviens plus de quoi ça parlait, simplement ce sentiment tenace d’une paix et d’un rayonnement intérieur. Des draps bleus me rappelant la mer. Tiens, mais, c’est des grains de sable entre mes doigts de pied…

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